Carte itunes, grand

Carton, cartes commerciales découpées, colle, 60 x 60 cm

Le web a été accessible au moment où j’ai commencé à exposer.
Je ne sais exactement pourquoi, mais les gens que je côtoyais utilisaient des ordinateurs de la marque à la pomme. Peut-être parce que ses outils étaient particulièrement adaptés au traitement des images et au graphisme ou parce que cela semblait plus facile à l'usage, du point de vue de l’adaptation au web qui est en perpétuelle transformation.
Le collage des cartes vient de l'attirance pour leurs couleurs.
Il y aussi l'envie de réduire ou transformer cette esthétique de la marque qui s’impose avec arrogance et des prix élevés.
Pour ce collage je me sers de cartes qui sont distribuées gratuitement avant de passer à une caisse où on peut payer pour la charger d’un montant qui lui donne sa valeur.
Je n’aime pas faire de publicité pour des entreprises dont le but essentiel est d’enrichir ses actionnaires et dont je ne connais pas les conséquences mais que je soupçonne être à la base des déséquilibres sociaux et écologiques.
Il y a ce sentiment d’être otage lorsque j’utilise leurs outils mais c’est par facilité.
C’est le choix de ne pas passer du temps à apprendre et m’adapter à autre chose, une autre marque avec d’autres outils, qui de toute façon ne présentent pas plus de garantie éthique.
Alors travailler avec ces cartes de débit dédiées à une entreprise dont je ne peux pas me passer pour travailler, et les découper c’est comme récupérer un peu de matière et essayer de la mettre à ma sauce. Je croyais aussi que les couleurs étaient intéressantes mais les collages finis je trouve qu’elles sont devenues insignifiantes. Peut-être parce qu'il manque du blanc que j’ai ôté en découpant les motifs.
De toute façon, malgré la vague discussion politico-éthique ci-dessus, les goûts et les couleurs sont personnels. Et c’est cela qui compte.